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Présentation

  • : Charcaux, sa vie, sa musique, ses "coup de gueules"..
  • : Pour tout savoir, allez me découvrir sur mon site http://charcaux.free.fr
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De la Musique

Je vous proposerai régulièrement quelques titres que j'enregistre, qu'ils soit achevés ou non, juste pour le fun...

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Il y a 10 ans, je publiais ce qui est ci-dessous, la seule chose vraiment "importante à retenir de mon blog en fait...avec la seconde partie bien évidement .. C'est à partir de là qu'est né le livre "Enfer et contre tous" 

L’Homme aux 2 vies
Première Vie
 « Musicien»
 
 
Un air de piano, un homme seul. Face à lui : un piano. La musique est douce, un brin nostalgique. Nous nous approchons de lui, sans bruit, dans sa main droite, une télécommande. Il appuie sur un bouton, la musique s’arrête. Un CD sort d’un lecteur posé à coté de l’instrument. Il prend le disque dans sa main, le regarde et se dit : « Il est difficile pour moi, de croire qu’un jour j’ai pu enregistrer cela ». Il range le disque dans une boite où l’on peut lire un nom : « Charcaux ». L’homme se retourne, il attrape un fauteuil roulant et se pose dedans.
Durant 30 ans, il a fait partie de ces gens qui nous font vibrer, il était musicien. Oh, ne cherchez pas, ce n’était pas une « tête d’affiche », ni une « star ». Son travail se résumait bien souvent en une ligne dans un livret de CD ou sur l’arrière d’un vinyle écrit en tout petit, et pourtant sans ces « petites lignes », les « grosses lettres » n’existeraient pas ! ! !.
Charcaux n’est pas devenu musicien de son plein gré. Pour lui, c’est sa mère qui souhaitait que son fils sache jouer du piano. A six ans, il s’est donc retrouvé sur les bancs d’un conservatoire municipal à étudier contre sa volonté le piano et l’insupportable solfège.
Les premières années sont laborieuses. Il faut apprendre à jouer d’affreux morceaux écrits par de vieux compositeurs frustrés sans grand talent.
Nous avons tous vécu le difficile moment d’assister à un concert familial ou amical mais surtout pitoyable d’un jeune soit disant « prodige » qui, entre le fromage et le dessert, vous massacre goulûment un morceau de musique méconnaissable sous les yeux émerveillés de ses parents si fiers des fausses notes de leur progéniture. Il est rare que ce moment ne coupe l’appétit des convives, préférant se concentrer sur le roquefort en espérant que le cauchemar prenne vite fin pour que le dessert ne tarde pas trop….
S'ensuit la cérémonie des compliments… « oh qu’il est doué le petit, je n’avais jamais rien entendu de pareil… » . Charcaux a fait partie de ces artistes… mais bien souvent, c’est volontairement qu’il massacrait ses morceaux puisqu’il les jouait à contre cœur….     
Enfin, les années passèrent et effectivement Charcaux avait des aptitudes, que certains appellent un « don ».
Le premier était de mettre ses professeurs en colère, le second était que sans avoir beaucoup travaillé, il réussit à obtenir en des délais plus que raisonnables son prix de conservatoire, ce qui lui a permis de commencer à monter sur scène à l’âge de douze ans.
Douze ans c’est aussi l’âge où le petit Charcaux avait réussi après 3 années de traitement à coup de piqûres de penniciline à vaincre la toute première attaque de son corps…
Ça y était, Charcaux était parti dans la vie, un peu jeune pour jouer les adultes, mais il était heureux, contrairement à ses parents qui maintenant préféraient les études aux études de Chopin.
L’adolescence étant installée en lui, c’est par plaisir et surtout par esprit de contradiction qu’il décidait de continuer son chemin ; beaucoup de musique et peu d’étude…. Mais dans tous les cas, fini le « classique », et bonjour le « Rock’n roll »…
En tant que pianiste, très jeune, sans grande expérience et fauché, Charcaux eut bien du mal à trouver sa place dans une formation. Il décida donc d’entreprendre l’étude d’un instrument bien plus adapté pour ce style de musique, la guitare. Après avoir passé des vacances scolaires à peindre des tuyaux, murs et autres pour gagner l’argent nécessaire, il s’acheta le précieux instrument et commença à l’étudier.
Rapidement il se rendit compte que six cordes, c’était beaucoup et que quatre, comme une basse, lui suffirait. Il fut donc l’un des rares guitaristes à jouer de la basse sur une guitare dont les deux cordes aigues avaient été soigneusement retirées pour ne pas le gêner. A cette époque la qualité des orchestres de Charcaux était plus proche d’un rassemblement d’Airbus que des Rolling Stones…
Le temps passait, la guitare avait retrouvé ses six cordes, Charcaux maîtrisait maintenant suffisamment son instrument pour pouvoir intégrer des groupes locaux plein d’ambition. C’est avec des copains de collège qu’il forma un des groupes fars de sa jeunesse. Dès la première répétition, ils se rendirent compte de leur génie … transformer un standard du Rock en œuvre originale, rien que par la qualité de leur interprétation.
Après quelques répétitions et un mémorable concert au collège, ce groupe était devenu la formation vedette de son quartier, certain de révolutionner le monde de la musique. Ce groupe faisait parti des « inclassables » tant au niveau de la qualité de sa musique mi rock, mi reggae, mi punk, mi hard enfin mi-tout mais rien d’entier. Ce groupe cherche encore le succès depuis près de 30 ans, mais sans Charcaux.
Nous sommes à la fin des années 70, à l’aube de la révolution technologique des années 80. Charcaux était un passionné de nouveautés, de technologie. Il découvrit que l’on pouvait commencer à trouver dans certains magasins spécialisés des claviers « abordables » ayant la particularité de pouvoir fabriquer leurs propres sons. On les appelait des synthétiseurs… Il lui en fallait un ! ! ! Aussi vite dit, aussi vite fait, il réussit à s’en procurer un par petite annonce et l’acheta. Il allait bien vite déchanter…
 Bien que produisant de fabuleuses sonorités, ces instruments étaient « monodiques », c’est à dire qu’ils ne pouvaient produire qu’une note à la fois… tant d’années d’étude pianistique pour jouer d’un instrument qui ne nécessite qu’un seul doigt.
 Charcaux fut très déçu par son premier clavier mais restait certain que cet instrument aurait un avenir des plus intéressants. Il en acheta donc un second puis un troisième afin d’essayer d’améliorer ces appareils, d’en faire de vrais instruments. Son premier objectif fut de cumuler les possibilités de ses trois synthés pour n’en faire qu’un seul, mais puissant.
En y passant beaucoup de temps et d’énergie,  Il réussit à connecter ses machines. Le résultat ne fut pas grandiose.
La technologie continuait d’avancer, une machine révolutionnaire vu le jour et allait enfin permettre à Charcaux de devenir quelqu’un : l’ordinateur.
 Avec lui, il réussit à relier ses claviers, les faire jouer ensemble, à imprimer des partitions, produire des images de synthèse pour accompagner ses concerts, etc., etc.
 
En parallèle, son corps commençait sournoisement son travail « d’autodestruction », Charcaux ne souffrait pas encore, mais une fatigabilité commençait à le gêner.
 
Nous ne sommes qu’en 1984, et la micro-informatique n’était pas encore née.
Il a 21 ans et ses travaux font parler de lui, en France et surtout aux Etats Unis d’où il reçoit des propositions de collaboration… Charcaux accepta et fut donc l’un des tout premiers français à faire ce que l’on appelle aujourd’hui de « l’informatique musicale » sur des machines qui furent les ancêtres de nos Pc.
 De sa collaboration avec de jeunes chercheurs américains, comme le regretté Jim Miller, naquit la mise au point et la distribution du célèbre système M.I.D.I.
 
Depuis cette réussite, sa vie fut changée, il se mit à voyager, à donner des concerts, des conseils, être demandé en studio, organiser des soirées, donner des concerts événementiels, etc.. Ce qui lui permit de rencontrer une multitude de personnalités diverses et « avariées », des artistes, des ministres … enfin et surtout il commença à gagner de l’argent.
Ce fut ce qu’il aime à appeler ses « années de gloire ». On parlait régulièrement de lui dans la presse spécialisée, dans le milieu musical,… Charcaux était heureux, mais il savait que cela ne durerait pas…quelque chose au fond de lui le poussait à en profiter pleinement, à croire que son corps eut un geste de bonté en voulant le prévenir de sa prochaine offensive … Il préféra s’acheter une Porsche plutôt que de placer son argent, vivre au jour le jour était sa devise.
L’informatique musicale continua de se développer, fini l’artisanat, le relais fut pris par de grosses multinationales japonaises qui ont réussi à en faire un outil de création à la portée de tous.
Lassé de la technologie et de la musique simpliste qui l’accompagnait, du jour au lendemain, Charcaux cessa tous travaux informatiques, et se remit au piano pour apprendre quelque chose de nouveau pour lui, le piano Jazz.
Charcaux, une fois de plus, anticipa, et, bien avant les autres, il fit un retour à la musique acoustique. Pour l’alimentaire, il continua toutefois à travailler comme musicien de studio ou comme ingénieur du son, mais sa tête était déjà dans sa nouvelle passion, le Jazz.
Il n’a que 27 ans mais déjà une longue carrière derrière lui, à croire que le temps lui était compté.
C’est dans des Pianos Bars qu’il joua ses premiers morceaux de Jazz, mais il prenait conscience que cette musique était fondamentalement différent de ce qu’il connaissait, que ce soit au niveau du jeu lui même que des techniques harmoniques utilisées. Le Jazz a son propre langage et Charcaux se mit à l’étudier avec le plus grand sérieux. Son regret, ne pas avoir fait ce travail plus tôt, mais en cinq ans il réussit à rattraper son retard et commençait à participer à ses premières « Jam session » (rencontre improvisée entre musiciens de Jazz dans des Clubs).
Le Jazz se joue la nuit, c’est peu rémunérateur, Charcaux continuait donc son travail en studio le jour. Son corps lui fit comprendre par de bref malaises, diverses douleurs musculaires qu’il commençait à fatiguer.
Cette fatigabilité, Charcaux l’expliquait par le trop plein de travail…Il décida donc de réduire les séances de studio et commença à transmettre son savoir en donnant quelques cours de musique tout en continuant de travailler son « Jazz ».
L’enseignement est un art dans lequel Charcaux se défendait bien puisqu’il eut de plus en plus de demandes, et bien vite ses cours affichaient complet.
Il prenait un grand plaisir à enseigner, ainsi qu’à continuer d’apprendre à jouer du Jazz.
Il aurait pu une nouvelle fois être comblé, mais « l’ennemie » de toujours, son corps, continuait son travail de destruction. Il lui donna, en plus de sa fatigabilité, de sérieuses douleurs aux jambes.
Par manque de temps, et surtout par négligence, il ne consulta pas …
Il profita d’un été où les cours sont arrêtés, pour écrire une méthode de piano Jazz afin d’apprendre les prémices du Rock et du Boogie. Cette méthode était accompagnée d’un CD. Ce fut la première trace de Charcaux en solo sous son nom. Cette méthode eut un succès mitigé. Peu importe, elle lui permit de se faire un petit nom dans le monde du Jazz.
 
 
 
 
Charcaux a maintenant 35 ans, ses concerts commencent à attirer un certain public. Il en profita afin de moins fatiguer, de fonder son propre Trio. Il écrivit pour eux, une comédie musicale qui ne fut jamais jouée, non pas parce qu’elle était mauvaise, mais parce que la maladie commença à le ronger, et que Charcaux ne se sentait pas la force de mener son projet à terme. Cette comédie s’appelait « un soir au Clac ! » et attend toujours dans des cartons…
La composition le passionnait. Il écrivit plusieurs musiques, pour des courts métrages, des reportages mais surtout des morceaux de Jazz. Les premiers à en profiter furent ses élèves qui aimaient à les jouer. Certains pianistes de renom, ont mis quelques un de ces morceaux à leur répertoire à la grande joie de Charcaux.
Le 1er Juillet 1998 fut le tournant de sa vie. Alors qu’il se promenait dans une grande fête foraine parisienne, il fut pris de fortes douleurs aux jambes qui allaient jusqu‘à le paralyser. Il consulta enfin un médecin, et en quelques heures, il se retrouva à l’hôpital. Les médecins, pessimistes sur son état, lui ont même fait comprendre que, dorénavant, il serait dans l’impossibilité de continuer le piano.
Après 10 jours, il sortit de l’enfer hospitalier pour reprendre contre avis son travail.
Il se rendit compte que ses forces l’avaient abandonné, de nouvelles douleurs apparaissaient.  Il décida donc d’arrêter les cours et de consacrer toute son énergie au Jazz.
Son travail fut récompensé par la sortie de son premier album de piano solo ; « Great Piano Solo » qui eut un petit succès, comme peut l’avoir un disque de Jazz. Cet album lui permit toutefois d’être sélectionné parmi les 50 meilleurs jeunes pianistes de Jazz du monde pour participer au concours international de Piano de Paris parrainé par un géant du Jazz, Martial Solal.
Une nouvelle fois sa santé lui joua un sale tour... trois semaines avant le concours, il se retrouva de nouveau à l’hôpital et n’en sortit que 3 jours avant le fameux concours. Il ne renonça pas et y participa. Il obtînt les félicitations de Martial Solal, ainsi qu’une signature dans une maison de disque anglaise.
Avec eux, il enregistra, « Handfull of keys », un album de reprise de Jazz sans grand intérêt, ni grand succès, puis « Le grand voyage », un album de compositions originales. Cet album reçut une très bonne critique, Charcaux avait réussi, il était « lancé » …mais ne pu faire la tournée de promotion prévue et attendue. A titre de dédommagement, sa maison de disque lui bloqua ses droits d’auteurs, Charcaux leur fit un procès, qui n’aboutira jamais.
La même année, en 2001 il reçut ce qu’il aime à dire sa récompense ultime, son intronisation dans le « Who’s Who  international » pour l’ensemble de ses travaux et de sa carrière.
Ce prix, Charcaux ne pu l’exploiter  car sa santé se dégradait encore…
Il finit sa carrière de musicien en enregistrant un album live à Londres le 3 Mars 2003. Cette date fut sa dernière prestation publique et la dernière fois qu’il joua du piano…
Ce fut la fin de sa première vie. Son corps et la maladie avaient gagné …Charcaux le musicien était mort, il savait qu’une nouvelle vie débutait, mais cela, est une autre histoire.
Fin de sa première vie
 
 
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Published by Charcaux